Cette rapide description de l'évolution de la photographie est extraite d'une analyse menée pendant mes études et intitulée :

"L'influence et les enjeux économiques de la photographie"


Introduction

Le principe général de la photographie se résume en deux points clés, à savoir reproduire une image par des procédés optiques puis la « fixer » sur un support (physique ou numérique). Toute l’histoire de la photographie a donc consisté à trouver des techniques satisfaisant ces contraintes puis à les perfectionner.


A) Historique


1) Les prémices de la caméra obscura

Si la photographie telle qu'on la connaît de nos jours utilise des techniques relativement récentes et modernes, son évolution a été longue. Les débuts de l’histoire de la photographie remontent au quatrième siècle avant Jésus Christ, et font intervenir des personnalités telles qu’Aristote, Léonard de Vinci ou encore Joseph Nicéphore Niépce.

La camera obscura (chambre noire) repose sur un principe simple. Une boite ou une pièce, obscure, a sur une de ses faces un trou de faible dimension qui laisse passer la lumière. On obtient par ce procédé une reproduction de l’image sur la face opposée. Le résultat est inversé mais représente un paysage ou une situation de manière fidèle avec une qualité optique encore très faible.


Cette technique a été initiée par les peintres qui ont vu dans cet outil un moyen de représenter les perspectives sur un support plat pour ensuite les reproduire. A ce stade, si l’image est formée, on ne sait pas encore la conserver.


2) L'utilisation de lentilles

L’image formée à l’aide de la camera obscura est de piètre qualité et reste très dépendante de la dimension du trou. En effet plus le trou sera petit, plus l’image sera précise et nette mais moins elle sera lumineuse. Au XVIème siècle, l’introduction de lentilles permet de focaliser les rayons lumineux et d’améliorer la netteté du résultat. Au début seulement quelques lentilles seront utilisées mais plus tard, avec l’apparition de l’objectif, ce seront parfois plus de vingt lentilles qui permettront d’optimiser les images.


3) Les premiers clichés

Le premier cliché « fixé » est attribué à Joseph Nicéphore Niépce. En 1825, il parvient grâce au procédé de l’héliographie à reproduire une gravure sur une plaque de verre recouverte de bitume de Judée. Le temps de pose pour obtenir ce cliché est de plusieurs jours.

Le premier cliché « fixé » est attribué à Joseph Nicéphore Niépce. En 1825, il parvient grâce au procédé de l’héliographie à reproduire une gravure sur une plaque de verre recouverte de bitume de Judée. Le temps de pose pour obtenir ce cliché est de plusieurs jours.

Le premier cliché « fixé » est attribué à Joseph Nicéphore Niépce. En 1825, il parvient grâce au procédé de l’héliographie à reproduire une gravure sur une plaque de verre recouverte de bitume de Judée. Le temps de pose pour obtenir ce cliché est de plusieurs jours.


Les systèmes de fixation de l’image restent encore peu fiables. En effet il est difficile d’obtenir une image qui ne s’altère pas avec le temps et pour obtenir une image nette et bien reproduite, il faut exposer les supports longtemps. Les réactifs utilisés (chlorure d’argent, bitume de Judée…) ne sont pas assez performants.

Les systèmes de fixation de l’image restent encore peu fiables. En effet il est difficile d’obtenir une image qui ne s’altère pas avec le temps et pour obtenir une image nette et bien reproduite, il faut exposer les supports longtemps. Les réactifs utilisés (chlorure d’argent, bitume de Judée…) ne sont pas assez performants.


4) Les progrès du Daguerréotype

Suite à son travail avec Niépce, Louis Jacques Mandé Daguerre continue ses recherches et crée en 1839 le Daguerréotype, véritable révolution dans le monde de la photographie. Il associe dans cette invention une chambre noire et une surface sensible d’iodure d’argent. Le temps d’exposition diminue et passe à environ trente minutes. L’image formée est par contre complètement positive (on récupère directement l’image sans inversion) et donc unique.


Cette invention amorce la démocratisation de la photographie, en diminuant le prix et en rendant plus accessible l’appareil de prise de vue.


5) L’apparition du négatif

Les images étaient d’abord reproduites sur des plaques de verre. En 1884, George Eastman crée un nouveau support, un film souple et transparent en celluloïd. L’image est prise en négatif et nécessite un développement pour obtenir le positif. On peut par contre obtenir plusieurs tirages à partir d’un même négatif. Autre avantage, ce nouveau support permet de prendre plusieurs photographies avec le même appareil et la souplesse du film permet de réduire grandement la taille des appareils. La prise de vue est simplifiée, la photographie est rendue plus accessible et ce en quasiment toutes circonstances.


L’appareil photographique argentique est né, il utilise un film souple de petit format (24X36mm), il est de taille réduite et accessible. Suivront les évolutions que l’on connaît (la pellicule et les méthodes de développement classique, les systèmes de visée, les objectifs…) qui ont mené aux appareils argentiques et compacts encore utilisés aujourd’hui.


6) L’évolution vers le numérique

A la fin du XXème siècle, l’appareil argentique a connu une nouvelle évolution et est petit à petit remplacé par l’appareil numérique. Le principe est simple, l’appareil ne change finalement qu’au niveau de la fixation de l’image. La pellicule est remplacée par l’association d’un capteur numérique à un système de stockage (carte mémoire). On obtient ainsi une image informatique pouvant être post traitée. En novembre 2007, le dernier site de fabrication de supports photosensibles a été détruit en France, marquant l’avènement du numérique.


B) Vers la démocratisation


1) Les prémices

Nous avons pu le voir dans l’historique, les diverses évolutions de l’appareil photographique ont contribué à augmenter sa popularité. Le daguerréotype a été la première étape de cette généralisation. On a vu apparaître le métier de photographe. D’autres innovations ont, plus tard, suscité l’intérêt.

En 1888, George Eastman crée un appareil à pellicule, portatif et réutilisable. Une fois la pellicule entièrement utilisée, l’appareil est renvoyé, vidé et réapprovisionné par une nouvelle pellicule. Si le daguerréotype a créé la photographie professionnelle, Eastman a, lui, créé la photographie amateur. Le nom de ce concept, le Kodak, est resté dans les mémoires et représente une marque importante en photographie.


En 1948, le premier polaroïd est créé. Il s’agit d’un appareil à développement rapide (environ quatre minutes) à l’air libre. En 1962 la couleur est ajoutée au concept. Ce système apporte l’avantage de disposer immédiatement des clichés, sans nécessité de développer et donc sans investir dans du matériel de développement ou faire appel à des sociétés spécialisées. Ceci explique son succès.

Toutes ces évolutions font que ce qui au départ était un concept basé sur la dimension artistique devient un enjeu financier. Ceci est encore plus marqué maintenant que le numérique est apparu comme nous le verrons dans le point suivant.

Toutes ces évolutions font que ce qui au départ était un concept basé sur la dimension artistique devient un enjeu financier. Ceci est encore plus marqué maintenant que le numérique est apparu comme nous le verrons dans le point suivant.


2) Le numérique, dernière étape de la généralisation

L’appareil photographique numérique a, de part ses avantages, créé un engouement énorme et donc une course à l’innovation. Les grandes marques jouent de vitesse pour être les premiers à présenter un produit encore plus performant que le précédent (meilleure résolution, meilleures sensibilités, plus petites tailles, prix moindres…) et ayant de nouvelles caractéristiques attractives (étanchéité, fonction vidéo Haute Définition…).

 

Il n’est désormais pas rare de voir des personnes possédant plusieurs appareils numérique et l’appareil photographique est devenu un bien de consommation, renouvelable en fonction des améliorations. De plus la miniaturisation a permis d’équiper d’autres produits, parfois sans rapport direct, de dispositifs de prise de vue, comme on peut le voir de façon marquée avec les téléphones portables. Le prix est réduit et en fait donc un produit accessible à tous.

 

3) L’influence de l’Internet et des médias

Internet et les médias ont eu une influence importante sur le développement de la photographie. La société actuelle est grandement fondée sur le visuel et friande d’images en tous genres, qu’elles soient choquantes, informatives, humoristiques, artistiques… Internet a permis de mettre à disposition les clichés de façon permanente et d’y accéder facilement (fonction images des moteurs de recherche par exemple). Ceci a créé une volonté de participer à la grande base de données de l’Internet. Les médias utilisent également beaucoup de clichés, dans la presse écrite principalement, et contribuent à augmenter la popularité de ce moyen d’expression donnant à certains une volonté de jouer aux apprentis journalistes. Ces éléments, associés à une volonté de fixer l’instant, de garder des souvenirs de ses amis, de sa famille et des moments passés ont fait que la photographie est désormais omniprésente.

 

Sources

  • « Que sais-je ? La photographie »

Par Roger Bellone (Journaliste – Photographe)

Editions Presses Universitaires de France – (1996)

  • « L’art numérique – Comment la technologie vient au monde de l’art »

Par Edmond Couchot et Robert Hillaire

Editions Flammarion – (2005)

  • « 150 ans d'appareils photo »

Par Todd Gustavson

Editions Eyrolles – (2010)